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Chiotes sur Mars.

Deleuze Modeste revient à la diffusion en direct sur YouTube.

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Les amis du concept

Le débat entre Albert Einstein et Henri Bergson en 1922 portait sur la nature du temps en relation avec la théorie de la relativité générale. Einstein défendait une conception strictement physique et mathématique du temps, qui pouvait être mesuré objectivement à l'aide d'horloges et de coordonnées. Bergson, quant à lui, insistait sur le fait qu'il ne s'agissait que d'un aspect du temps, négligeant l'expérience vécue et qualitative de la durée, qui ne pouvait pas être entièrement saisie par des mesures scientifiques. La critique de Bergson était que la théorie d'Einstein, bien que mathématiquement rigoureuse, ne rendait pas compte de la richesse de l'expérience temporelle telle qu'elle est vécue par la conscience.

Gilles Deleuze et Félix Guattari ont ensuite exploré la distinction entre la philosophie et la science dans Qu'est-ce que la philosophie ? en soutenant que la science s'intéresse aux fonctions et aux références, tandis que la philosophie construit des concepts. Selon eux, la science opère par la création de « perspectives » - des cadres fonctionnels qui définissent des états de fait - tandis que la philosophie s'intéresse au virtuel et à la création de nouveaux modes de pensée. De ce point de vue, l'approche du temps d'Einstein était scientifique, enracinée dans les fonctions et références mathématiques, tandis que celle de Bergson était philosophique, s'intéressant à la manière dont le temps est réellement vécu.

On pourrait dire que le cadre d'Einstein privilégie une conception spatialisée et métrique du temps, qui réduit le temps à des coordonnées et à des intervalles mesurables. Cette approche, bien qu'utile pour la physique, peut négliger les façons dont différentes entités vivantes expérimentent le temps de manière non métrique et qualitative. De nombreux animaux, par exemple, ne s'appuient pas sur des mesures fixes du temps, mais plutôt sur des rythmes, des cycles et des intensités. La notion de durée de Bergson suggère que le temps n'est pas simplement une série d'instants divisibles, mais un flux indivisible, quelque chose de plus proche de la manière dont la vie non humaine pourrait en faire l'expérience. En ce sens, le point de vue de Bergson reste pertinent dans les discussions sur la façon dont le temps est perçu au-delà de l'humain, en particulier dans des domaines tels que l'écologie et l'éthologie, qui étudient les diverses temporalités des êtres vivants.

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